30 juin 2014

Valyria - Collatus (2014) [review]

Les canadiens de Valyria ont sorti leur premier album Collatus en autoproduction et il est disponible à l’écoute et au téléchargement depuis le bandcamp du groupe. Valyria évolue dans un registre de "Melodic Death Metal- Power Metal" très original et intéressant. Valyria d’entrée de jeu met la barre très haute que se soit pour les textes ou pour la musique même.

En ce qu’il concerne les textes Valyria a fait un travail de recherche et d’originalité digne d’un orfèvre. D’abord le nom du groupe Valyria renvoi à l’univers de la série fantasy Le Trône de Fer (A Song of Ice and Fire) de George R. R. Martin. Ensuite le mot Collatus est un mot latin qui signifie dans son premier sens « combat » et dans son deuxième «conférence, enseignement».


Artwork by Sara Laage-Petersen/WargusEstor

Après l’introduction instrumentale Praeludium, le titre Polaris est inspiré par la figure de l’écrivain Howard Philips Lovecraft. Polaris est le titre d’une nouvelle de l’écrivain qui désigne l’étoile polaire. Dans cette novelle Lovecraft raconte un rêve récurrent sous forme autobiographique. La chanson aussi mêle éléments de la vie de l’auteur à d’autres tirés de sa nouvelle. Le titre Karbala résume et raconte l’histoire de la bataille de Kerbala qui a eu lieu le 10 octobre 680 en Irak.
Crown of Creation raconte un épisode historique assez intéressant qui reprend un peu l’idée du roman de Frankenstein de Mary Shelly. En 1854 John Murray Spear (un homme d’église adepte du spiritualisme) essaya de bâtir en Nouvelle-Angleterre un dieu de métal. Dans son idée, il voulait réunir la science et le spiritualisme en réalisant un dieu de cuivre, zinc, aimants nommé "New Motive Power". Ce nouveau Messie aurait dû inaugurer une nouvelle ère.

The Blinded Torch est inspiré de la nouvelle de Joseph Conrad Au Cœur des Ténèbres (Heart of Darkness). Il faut savoir que le film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola transpose cette histoire dans le contexte de la guerre du Vietnam. Starborn, si je ne me trompe pas est inspiré du roman de science fiction de Robert A. Heinlein L'Age des Etoiles (Time for the Stars). Un vaisseau, avec des terrestres, part dans l’espace pour chercher de nouvelles terres à coloniser. 

On remarquera que le « songwriting » est très fouillé, les textes sont très longs et très maitrisés. Il y a en amont un travail de longue haleine qui donne une valeur ajouté à cet album. Les axes Jeremy Puffer et Andrew Traynor font un travail remarquable de solidité et d’inventivité pour dynamiser tous les titres de Collatus.

Musicalement le coté "melodic death metal" côtoie le "power metal" avec un aspect "progressif". Par ce mot « progressif » j’entends que les titres se développent en plusieurs moments différents avec des atmosphères différentes. Des compositions « à tiroirs » en quelques sorte qui ne tombent pas dans l’excès et dans la démonstration technique stérile mais qui au contraire rendent les titres vivants et accrocheurs. Il y a toujours une recherche qui tend à mettre en valeur l’harmonie et celle ci est toujours présente en phase de soli qui sont joué avec guitare soliste et souvent à deux guitares, les twin guitars.

Les titres sont extrêmement accrocheurs, bien interprétés avec une utilisation intéressante et très parcimonieuse du chant clair (Polaris). La batterie de Mitchell Stykalo est aussi phénoménale et alterne souvent des rythmiques plus martiales à des tempi plus en délicatesse là où la composition le requiert. Le travail sur l’album est très réussi et surtout le titre Crown of Creation avec son tempo en crescendo est enrichi par une batterie très soutenue et implacable.

Cam Dakus à la basse aussi est présent et se taille une bonne part sur le solo de basse sur  The Blinded Torch. De plus Cam Dakus est aussi le chanteur qui évolue dans un registre grunt mais il n’hésite pas à mettre des touches de chant clair ou des touches de grunt encore plus grave ici et là.

Il faut noter la participation Mike Burton qui a signé le deuxième solo du titre Crown of Creation ainsi que Morgan Szucs (auteur du solo de clavier sur le titre Starborn) et Michael Van Hoof (qui a signé le solo de piano sur Starborn).

Le seul bémol de l’album est sa production. La voix est trop suffoquée par la musique et elle ne ressort pas comme elle le devrait. Malheureusement la voix n’est pas trop mise en valeur. Par contre, et là je suis satisfait, l’album sonne vrai et presque « live ». C'est-à-dire que en phase de soli à deux guitares on perd de la profondeur et c’est tout à fait normal. On est loin heureusement des superproductions actuelles qui offrent un son en ‘plastique’ et toujours uniforme et qui sont désormais à la mode.

Avec Collatus, Valyria signe un premier album vraiment réussi : bien joué, bien interprété, avec un songwriting très poussé et une bonne dose d’originalité.


Score 9/10


Valyria - Collatus (fan-made cd)


Valyria - book (fan-made cd)



Valyria - book (fan-made cd)



Valyria - back (fan-made cd)




Valyria - cd (fan-made cd)



Line up
Cam Dakus - Bass/Lead Vocals
Jeremy Puffer - Guitars/backing vocals
Andrew Traynor - Guitars/backing vocals
Mitchell Stykalo - Drums







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